Un faire-part inattendu

Mon plat terminé je regardai tout le monde -"bien je vais aller visiter un peut cette ville et faire un tour dans les temples qui me suit ? Sinon je vous retrouve au quai ."

Je patiente quelque minute et je me léve et je vais directement du comptoir, et a la personne devant moi.

-"Bien bon votre repas merci, sinon quelle direction pour visiter les temples dans cette ville ?"

Lyvin tentai de se faire le plus discret possible tout en écoutant les discussions autour de la table.
Podness, fidèle à lui même, ne manqua pas l'occasion qui lui fut donner de raconter les aventures qu'ils avaient vécus ensemble, Lyvin se contentant d’acquiescer de la tête quand ce dernier semblait l'interroger du regard.
Soudainement, le dénommé Alton interrompit le discours de Podness pour lui poser une question au sujet de Pactol, puis sans même lui laisser le temps de répondre, il enchaîna sur Lyvin d'une façon si subite que ce dernier failli s'étouffer avec la bouchée qu'il portait à sa bouche.
Il toussa tout en se frappant la poitrine du poing, puis une fois sa quinte de toux passée, il se saisit de sa choppe de bière. Tout en la portant à ses lèvres, il réfléchissait à ce qu'il pourrait répondre en même temps qu'il cherchait une issue dans le regard de Podness....

Une providentielle aide vînt tout à coup en la personne de Pactol. L'animal qui s'était levé à l'évocation de son nom venait de poser ses lourdes pattes sur la table, manquant de tout renverser.
Heureusement pour Lyvin, il tenait sa choppe en main et son assiette était presque vide et donc il ne renversa rien sur lui. Il se servit de sa serviette afin d'éponger les coulures de sauces qui risquaient de s'approcher de lui, espérant se faire quelque peu oublié de la sorte.

Une fois de plus, le destin semblait répondre à ses vœux. Une fois l'incident passé, Podness reprit son histoire comme si de rien n'était permettant ainsi à Lyvin de se faire oublier encore un peu.

Profitant d'un moment d'accalmie dans le récit de Podness, Lillian prit la parole et ennonca une question des plus étranges, une de ces questions philosophique qui ne pouvait trouver de réponses dans la logique. Lyvin commença à réfléchir à une réponse qu'il pourrait donner même s'il savait déjà qu'il y avait très peu de chance qu'il ose s'exprimer.

Tout à sa réflexion, il fixa du regard Alton qui prit la parole, exprimant son souhait d'aller promener en ville. Il le suivit du regard quand se dernier se leva, observant si quelqu'un de leur table suivait le jeune homme.
Il profita également de cette occasion ou peu de monde risquait de faire attention à lui et passer quelque peu outre sa timidité pour porter sa choppe devant sa bouche comme pour se cacher et s'exprimer à voix basse.

- L'amour n'a rien d'une force, c'est un sentiment. Un sentiment qui comme les autres se peu être très fort certes mais qui peu aussi se révéler une faiblesse. De plus c'est un sentiment qui ne peut pas être unilatéral ou personnel , il doit être réciproque ou partagé pour survivre et en cela il est d'autant plus fragile.
- Les hommes se sentent souvent mieux s'il n'on pas l'impression d'être vulnérables et ils aiment à se sentir protégés. Les conventions sociales sont en cela pareilles à une armure et beaucoup se sentent mieux à se réfugier derrière.

il but une gorgée avant de poursuivre en baissant encore plus la voix.

- Se laisser aller aux sentiments c'est comme exposer une faille aux yeux des autres.

Lutter pour ce en quoi l'on croit.

Les mots de Podness raisonnaient avec sagesse dans sa tête. Mais en quoi croyait-elle exactement dans cette histoire. Si, elle le savait... mais elle avait peur. Peur de produire un séisme dont ils ne se relèveraient pas.

Tout en réfléchissant, elle laissait son regard se porter tout autour d'elle dans cette établissement plein de vie. De joyeux lurons se laissaient aller à quelques éclats de rires au détour d'une chansonnette avinée. D'autres mangeaient goulûment leurs plats ou parlaient la bouche pleine d'un timbre tonitruant. Comme si tout allait bien. Comme si le monde ne se préoccupait pas de ses problèmes... ce qui était le cas.

Elle réalisa qu'Alton était parti à la rencontre de la foi alors qu'il s'était déjà éloigné et n'y accorda pas beaucoup d'importance. Ces choses-là, pensait-elle, devaient se faire seules.

Elle tendit plutôt l'oreille aux murmures de Lyvin. Elle eut du mal à entendre ses premiers mots. Aussi, tel un chien d'arrêt, elle s'était immobilisée pour saisir le moindre frémissement de sa voix. Et ce qu'il disait était empreint d'une profonde réflexion. Elle avait l'impression que l'elfe avait de ses petites mains blanches disséqué le cœur d'hommes et de femmes pour en parler avec une telle précision... Ou peut-être était-ce le sien, tout simplement, qu'il avait disséqué.

Elle ne partageait pas complètement son analyse, trouvant qu'il s'était concentré sur un aspect du sujet au détriment de sa réciproque : la puissance que pouvait produire l'amour sous certaines conditions. Elle trouvait aussi qu'il sous estimait le caractère presque cinétique de l'amour - elle avait appris ce mot avec son frère Sirbastian. Pour autant, elle n'osa la contredire. Son discret compagnon de table mettait déjà trop de distance à son goût pour le décourager par un propos malencontreux. Elle se contenta dans un premier temps de lui sourire avec un regard pétillant.

- Merci d'avoir pris le temps de répondre à cette question, Lyvin, fit-elle d'une toute petite voix en se penchant légèrement vers lui. On voit que vous avez réfléchi à la chose.

Puis, plus bas encore :

- J'ai le sentiment que vous n'osez pas parler de peur de montrer vos faiblesses justement. N'ayez pas peur de moi, cher ami. J'espère que vous apprécierez l'accueil de ma famille et la fête de mariage à sa juste valeur...

Elle allait continuer pour lui faire une confidence, mais s'interrompit, sembla bégayer, et finit par dire dans un souffle :

- J'aurais peut-être besoin de vos conseils... quand nous serons plus au calme.

Puis se tournant vers Podness :

- Et si vous nous faisiez un petit tour de magie, histoire de nous faire passer le temps ?

Exprimant son naturel impatient, Alton termina son repas bien avant le récit du petit magicien... Qui eu du mal à ne pas s'offusquer de le voir se lever, mettant de nouveau un coup d'arrêt à son discours. D'ailleurs, celui-ci en profita pour proposer à la tablée de le suivre pour faire le tour des temples de la ville. Etait-il en manque de liturgie ?

Soupirant, ses yeux roulant au plafond, Podness aurait bien aimé répondre à son ami, car sa vision de l'amour l'avait piqué au vif - Il n'avait pas perdu une miette de la tirade à mi-voix de Lyvin. Sa réponse à l'interrogation de dame Lilian était particulièrement intéressante pour l'esprit en ébullition du magicien.

Il se tourna donc vers l'halfelin, pour répondre à sa question :

- Si vous avez un instant, je...

Mais celui-ci était déjà partit, fidèle à sa fougue ! Aussi, Pod en profita pour se joindre à la conversation de la jeune femme et de son ami.

- J'ajouterais, cher Lyvin, que quand tu dis : "Se laisser aller aux sentiments c'est comme exposer une faille aux yeux des autres", j'entends là les préceptes qui régissent les communautés d'elfes de profondeurs. Cette société basée sur le contrôle de soi n'est pas exactement un modèle à suivre, tu ne trouves pas ?

Le sourire du magicien n'exprimait aucun reproche à l'herboriste, l'invitant, comme l'avait fait Lilian juste avant lui, à voir le sujet sous un autre angle.

A ce moment, celle-ci apostropha le gnome et lui demanda un tour de magie...
Fonçant les sourcils, le magicien se senti offusqué qu'on lui demande des tours, comme le ferait un baladin.

- Je ne destine pas mon Art à amuser la galerie, répondit-t-il sèchement.
" La magie est bien assez exploitée par de mauvaises personnes, aux mauvais desseins...

Constatant que sa réaction pouvait être un peu agressive, il modula son propos.

- Veuillez me pardonner, je lutte chaque jour pour que l'Art soit respecté et utilisé à bon escient...
" Vous comprenez ? Ajouta-t-il, contrit.

La gnome au comptoir considéra un instant l’halfelin. Elle n’avait pas tout à fait l’air mécontente que le groupe se disperse un peu.

- Eh bien, mon gaillard, dans cette partie d’Issure on a qu’un seul temple : la Maison des cinq. C’est pas bien compliqué à trouver, c’est le grand bâtiment de pierre blanche sur la place principale de la ville.

Je remercie le gnome et me dirige vers la place principale de la ville.

[md] Le reste en mp sur discord[/md]

Lyvin, fut visiblement gêné quand Lillian se pencha vers lui en lui répondant. Il esquissa un furtif sourire en coin à son attention tout en s'enfonçant dans sa chaise comme s'il pouvait en traverser le dossier.
Quand cette dernière lui proposa une discussion à huis clos, il sembla totalement se figer l'espace d'une seconde avant de lui bredouiller un début de réponse.

- J'espère ne pas vous avoir offensé par mes paroles ou vous avoir donné à penser que j'éprouvais une quelconque crainte à votre égard.

Il hésita un moment jetant des regards nerveux aux alentours, puis fini par ajouter à voix basse sans oser pour autant croiser le regard de son interlocutrice.

- Je ne sait pas si je pourrais vous être d'une grande aide, mais si je peux aider.....

Il se reporta directement par la suite sur son verre buvant à très petites gorgées, profitant du moment ou elle reporta son attention su Podness.
Ce fut ensuite au tour de Podness de lui répondre, écoutant avec intérêt la réponse de son ami.
A l'évocation des elfes des profondeurs, il fronça légèrement les sourcils. Il savait bien que son ami ne le comparait pas à ces derniers mais la remarque lui laissa tout de même un goût amer.
Il était sur le point de lui répondre quand Podness réagit à la proposition de Lillian concernant la magie. La réponse de ce dernier lui arracha un sourire, il s'imagina un instant Podness sur une place, amusant les passant avec un spectacle de magie tandis que pactol, un chapeau dans la gueule, réclamait quelques pièces.
Il chassa rapidement cette image de son esprit, posa son verre avant de se tourner vers son ami et de lui répondre.

- Ne vous méprenez pas mon ami, les elfes des profondeurs ne contrôlent pas leurs émotions. La haine affichée qu'ils ont à l'encontre des autres races même entre eux, leur propension à la vengeance, leur volonté de soumettre les autres par la violence et la peur, sans oublier leur foi aveugle en leur religion qui confine au fanatisme. toutes ces choses prouvent qu'ils ne contrôlent pas leurs émotions.

Il laissa planer une seconde avant de poursuivre.

- Il faut distinguer les choses. Le fait qu'ils aient littéralement rejeté certaines émotions ou s’interdisent même de les ressentir ne signifie pas qu'ils les contrôlent, bien au contraire.

Il n'avait pas pour habitude de parler aussi longtemps, surtout en présence de tiers. Aussi pour se donner un peu de courage, il but une nouvelle gorgée de bière.

- Quand je parle d'un contrôle des émotions, je fais plus référence par exemple aux moines, qui par la méditation cherchent non pas à se détacher de leurs émotions mais à les maîtriser pour se concentrer sur ce qu'ils considèrent comme une sorte d'élévation. Un général ne dirige pas ses armées par la passion mais par une analyse froide et détachée des événements, ainsi il peut lui arriver de donner des ordres qui, il le sait coûterait la vie à des centaines de soldats ou de civils pour parvenir à un résultat.
Sinon plus proche de nous, je parlerai des chercheurs que ce soit dans le domaine de la magie ou de la recherche pour qui il est important d’analyser et d'étudier le monde de manière pragmatique et sans émotions afin d'en avoir la meilleure compréhension.

Podness Ragnyss, avait donné une réponse synthétique et pour ainsi dire erronée, au sujet qu'on lui avait soumis... Voilà bien quelque chose qu'il ne pouvait laisser arriver.
Il cacha le rouge qui lui montait doucement aux joues comme il pouvait, tout en réfléchissant à la réplique qui pourrait le sortir de cette situation.

- Non, ce n'est pas ce que je voulais dire... Expliqua-t-il tout d'abord.
" Bien sûr que les drows sont rongés par la haine et la peur... Comment pourrait-il en être autrement vu l'environnement et l'éducation qu'ils subissent...

Sachant qu'il s'aventurait sur un terrain glissant où ses connaissances théoriques laissaient à désirer, il préféra mettre fin au sujet.

- Mais nous nous éloignons trop du sujet initial.
" Contrôler ses émotions est sa seule solution à votre avis ?

Un cas particulier vint à l'esprit du magicien, qui s'empressa de lever ce contre-exemple.

- Et qu'en est-il des tribus barbares du Septentrion ? Ils sont connus pour la puissance de leur colère... Devraient-ils contrôler leurs émotions eux aussi ? Au risque de perdre ce qui fait d'eux ce qu'ils sont ?

Lyvin fronça les sourcils en écoutant les propos de son ami tout en y prêtant une attention toute particulière et en réfléchissant.
Il se sentait nettement moins intimidé par la présence de Lillian tant cette discussion le passionnait. Elle lui rapellait ces long échanges avec son maître ou même avec Podness à l'occasion.
Joignant les mains devant lui, il se tourna vers Podness.

- Je suis content que vous citez cet exemple mon ami, cela signifie que vous commencez à comprendre où je veux en venir.

Il se pencha vers son ami, les yeux pétillants.

- Concernant ces tribus barbares, elles sont une parfaite illustration de mon propos. Comme vous le savez, tous les membres de ces tribus ne parviennent pas à transformer leur colère en puissance ce qui signifie que cela nécessite un entraînement, et ceux qui y parviennent ne sont pas tout le temps en colère. Cela signifie bien qu'ils canalisent et contrôlent cette colère afin de pouvoir la laisser exploser au moment le plus opportun.

Il se redressa sur son siège sans pour autant quitter Podness des yeux.

Lilian voyait ces deux être qui lui semblaient si éloignés d'elle, voire si éthérés par certains aspects, soudains poussés par une passion de débat. Ils en abandonnaient leur retenue, voire leur timidité maladive, et cela plut beaucoup à la jeune Merosis. Ainsi, pour la première fois, elle avait l'impression de partager quelque chose avec eux. L'impression de rencontrer ce qu'ils étaient vraiment.

Elle les écouta et les regarda longuement échanger, partir dans leurs analyses, rétorquer. Un franc sourire lui monta aux lèvres et elle rosi légèrement de plaisir - si cela était possible sur son teint de prairie.

Quand Lyvin se dressa d'un bon, elle l'imita délicatement et pénétra légèrement dans son champ de vision canalisé par Podness :

- Votre débat est passionnant. Il a toutefois glissé sur la question de la canalisation de ses émotions ou du fait de leur laisser libre cours. Or, ma question s'étonnait non pas que les conventions sociales canalisent les émotions - dont je conçois tout l'intérêt - mais que les sentiments s'y brisent comme sur un haut-fond de tristesse.

Son regard alla en un instant d'un à l'autre de ses interlocuteurs à l'esprit acéré, et elle s'empressa d'enchaîner :

- Dans les propos de Lyvin, j'avais presque l'impression de déceler, non pas une volonté de canaliser mais de faire disparaître ses sentiments afin de s'en protéger, ce qui me semblait risqué, peut-être même vain, et en fin de compte d'une profonde tristesse. Canaliser ses passions... c'est parfois une chose difficile pour moi...

Elle agrandit son sourire et rougit pour de bon mais ne s'arrêta pas :

- Mais j'en vois tout l'intérêt. Non, ce dont je parle ici, c'est de planter un poignard dans son cœur en vertu d'une règle que personne ne s'est permis d'évoquer et d'interroger parce qu'elle existait avant nous. Jusqu'où le passé doit-il présider à notre avenir ?

Se livrer ainsi l'avait éprouvée. Elle tenta de cacher son trouble mais sentit qu'elle n'y parvenait pas très bien.