Elindine
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Arrivé le premier sur les lieux avec son cavalier, Pactol, la truffe au sol, disparut rapidement dans les fourrés, difficile de savoir s'il avait trouvé la piste des assaillants ou juste d'un loir fraichement sorti de son hibernation. En tout cas les jappements du chien témoignaient de son excitation et de sa proximité : aussi fou de joie fusse-t-il à l'idée de suivre une piste, il ne s'éloignait guère. Podness, de son côté, observait les flèches fichées dans le toit de la voiture renversée. Pas de sang sur les armes. Leur facture était brute, mais fonctionnelle et elles auraient assurément fait des dégâts si quelqu'un s'était trouvé sur leur chemin.
Pendant ce temps, Lillian avait quitté le chemin, les sens aux aguets, attentive. Mais difficile de se concentrer avec un chien tout fou qui bondissait dans ses pattes, trop heureux d'avoir une copine de chasse. Aussi exaspérante soit-elle, l'attitude du canidé était aussi rassurante : les assaillants avaient quitté les lieux depuis suffisamment longtemps et suffisamment loin pour que l'animal préfère l'insouciance à la prudence. A force de s'enfoncer en contrebas de la voie, la merosi finit enfin par trouver des traces de pas : des pieds chaussés d'au moins trois personnes, deux petites pointures et une plus grande. Ces traces la menèrent finalement à un petit chemin broussailleux et discret, qui longeait le fleuve en direction de l'aval, vers Issure.
Alton, de son côté, s'était enfoncé dans la direction opposée, dans le bois. En soulevant une portière arrachée, il avait pu trouver des traces de pas appartenant à des pieds de petits tailles. Une seule paire, d'abord, rapidement rejointe par deux autres, puis par une large trace profonde : quelqu'un ou quelque chose avait trainé un objet lourd , effaçant largement les empreintes que le paladin aurait pu suivre, mais dessinant une piste bien nette à travers la végétation et la terre meuble : un jeu d'enfant à suivre pour quiconque avait deux yeux.
Enfin, Lyvin s'était prudemment approche de la calèche et, ignorant le spectacle un peu inquiétant de la portière pourfendue, avait jeté un oeil à l'intérieur de l'habitacle. A l'intérieur le pieu était rougi à sa pointe et quelques gouttes avaient maculé les sièges. Si la blessure avait sans doute était douloureuse sur le coup, étant donné l'arme qui l'avait causée, la quantité de sang n'était pas inquiétante et l’hémorragie semblait avoir été brève. En se penchant un peu plus dans l'épave, l'elfe put apercevoir quelque chose refléter le peu de lumière qui parvenait au fond de la calèche : une surface noire laquée dépassait très discrètement d'une pile de vêtements éparpillés.
Morgen, pendant ce temps, était resté sur le chemin, observant nerveusement le groupe, bras croisé, jetant de vifs coups d'oeil alentours, comme s'attendant à revoir débarquer la horde gobeline.
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