Étranges disparitions

Contre mes attentes le phrasé ampoulé et déclamatoire d'Eldrin (j'étais à ce stade persuadée qu'il couchait avec ses livres) fit son effet sur la place. Les gens étaient probablement prudent après que Cassiopée ait déclamé quelques noms propres pour notre "cortège" et le fait de se faire ensuite tancer par un lettré devait impressionner quelques têtes. Finalement ce fut l'intervention du petit qui ajouta du crédit aux dires de l'herboriste et du rôdeur qui enleva l'affaire et tout le monde semblait un peu désarmé et triste. Ce qui pouvait se comprendre car in fine, ce qui avait enlevé leurs enfants courrait toujours en liberté.

Continuant de promener mon regard un peu partout j'aperçu vite les quelques cavaliers qui descendaient du château plus loin. Etant donné qu'aucune femme innocente ne grillait actuellement il y avait peu de risque que l'on se fasse engueuler comme des putois. malgré tout histoire que mes deux beaux parleurs ne soient pas pris au dépourvu je claquais de la langue suffisamment fort pour attirer leur attention avant de leur désigner du doigt la cavalière qui menait la troupe.

Quarion rappela à lui verdouille, et écouta les femmes.
-"Bien triste nouvelle que vous n'annoncez là , je suis navré pour vos enfants, je ne pourrais vous certifier avec certitude que c'est bien la bête que je traque qui aurait put s'en prendre à vos filles, mais cela est possible."-

Quarion fut stoppé par des cavalières qui n'avaient pas leurs langues dans la poche avec des tirades qui fit mouche et de plus au niveau du château des mouvements de cavalier.

Bataille de Zelbross

« Cesse de ricaner, canaille, et surveille mes arrières ! » lance Binsabîl en plantant son épée dans la terre rougie par l’hémoglobine versée.

Du côté de la caravane, il aperçoit une poignée de pillards montant à l’assaut sous les tirs d'arbalètes des gardes et les sortilèges du Zenthil. Ceux-là pourront bien se débrouiller, se dit Binsabîl qui était le seul à avoir opté pour une tactique de défense active et espérait même avoir un peu d'appuis de leur part pour éliminer les archers restants.


Toujours à l’abri derrière les arbustes, le guerrier sort son arbalète, tout en surveillant les deux archers qui l’ont vu, et s’apprête à répliquer aux tirs reçus. Il vise le plus proche, attendant que celui-ci commette l’erreur de sortir de sa cachette, ce qui fut fait bientôt, et déclenche la gâchette alors que le voleur traverse sa ligne de mire.

CLAC! Fait la cordelette qui se décroche de l’arme, claquant un coup sur le nez du bédouin tandis que le carreaux se perd en tournoyant dans une chandelle inoffensive.

"Magnifique ! " S'exclame Coupe-siffleuse en gloussant. "C'est rassurant de voir que tu te débrouille très bien sans moi... "

L'homme peste en se promettant d'entretenir son arsenal de manière plus scrupuleuse à l'avenir, alors que l'épée magique rigole encore de son tir bancal. Sans perdre une seconde, il remet en place le cordage et puis réarme l'engin, mais quand il relève enfin le regard, il se retrouve nez-à-nez avec le pillard qui avait foncé sur lui pendant ce temps.

Binsabîl décoche par réflexe et puis se jette sur le côté, et même si son carreau touche, il n'a pas le temps d'esquiver le coup d'estoc qui lui entaille le flanc. Il grogne de douleur et empoigne Coupe-siffleuse qui le raille encore : "Attention, je crois que quelqu'un vient..."

Malgré ses blessures toujours saignantes qui le mettent au supplice à chaque mouvement, le guerrier croise le fer avec un acharnement de lion. En quelques coups de bretteur, sa lame trouve l'interstice dans la protection de l'adversaire qui s'effondre à côté de son précurseur dans un gargouillis d'agonisant.

Et puis, profitant à peine d'une chance de souffler, Binsabîl raccroche son arbalète à sa ceinture et s'élance derrière le rocher tout proche, comptant le contourner pour prendre à revers le reste des archers.

Il avance prudemment, l'épée a la main, tandis que l'incendie se propage et que l'on entend au loin le bruit des combats qui font rage du côté de la caravane. Il reste le dos plaqué contre la pierre en progressant petit à petit, et à chaque pas il lance un coup d'oeil succint pour voir si les ennemis sont à portée.